Les
tableaux de Savignac ne doivent pas être abordés avec l'idée
qu'il faut comprendre quelques chose, comprendre pourquoi telle forme est
ainsi et non autrement, pourquoi elle s'insère dans une autre. Laissons-les
simplement venir à nous dans toute leur complexité, pour qu'ils
nous parlent d'eux-mêmes. Plongeons dans leur violence contenue, dans
leur danse rythmique, dans ces couleurs concentrées et soutenues. Ainsi
peuvent naître les émotions et les réponses à cet
inconnu. Espaces picturaux à la fois ouverts et fermés, animés
et figés, précis mais cependant réceptifs aux diverses
interprétations, et qui agissent comme des stimuli. Comme cette oeuvre
où mille yeux semblent nous observer à travers le chaos, comme
cette autre où un visage coupé à moitié apparaît
de la conjonction de deux formes, comme cette utilisation du blanc pur qui
amène une respiration, qui intègre le vide dans le plein.